Le deuil animalier

« Elle n’a pas compris ce que Tiko signifiait pour moi, quelle place il avait dans ma vie et à quel point je voudrais qu’il soit encore à mes côtés. Alors je me suis senti bien seul avec mon deuil, jusqu’à je trouve des gens qui avaient eux aussi perdu leur animal de compagnie. »

Le deuil animalier est souvent douloureux, notamment parce qu’il vous isole. L’intensité de votre deuil pourrait vous surprendre vous-même, d’autant que vous aurez peut-être l’impression que votre entourage ne saisit pas l’importance de votre perte. Vous les entendrez dire qu’il n’y a pas de raison pour que votre deuil soit si difficile ou qu’il dure si longtemps. Pour beaucoup, pourtant, un animal de compagnie est une présence quotidienne, aimante et constante. Il est tout à fait normal d’éprouver une peine profonde à sa mort. Du reste, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de vivre un deuil animalier. L’expérience, différente pour chacun·e, ressemblera par exemple à ceci :

• Les activités quotidiennes vous paraîtront difficiles parce qu’elles vous rappellent l’absence de votre animal : il n’est plus là pour vous accueillir avec enthousiasme à votre retour, à attendre fébrilement une bouchée pendant que vous faites la cuisine, à sauter dans votre lit pour la nuit.
• Vous avez l’impression d’être inutile, parce que votre animal n’a plus besoin de vous.
• Vous vous ennuyez de sa présence constante, de sa compagnie rassurante et aimante.
• Sa proximité physique vous manque, comme la possibilité de le caresser.
• L’intensité de votre deuil vous surprend.
• Vous éprouvez de la colère ou de la frustration envers ceux et celles qui ne vous comprennent pas et qui s’attendent à ce que vous passiez rapidement à autre chose.
• Le souvenir de la mort, de la maladie ou des souffrances de votre animal vous bouleverse.
• Vous vous demandez si vous avez fait tout ce qui était possible ou si vous l’avez laissé partir trop vite ou trop tard.
• Vous êtes soulagé·e à l’idée qu’il ne souffre plus, mais il vous manque et vous éprouvez de la tristesse et du chagrin.
• Vous vous sentez coupable, surtout si vous ne pouviez pas être à ses côtés quand il est mort ou que vous avez dû prendre la décision de le faire euthanasier pour mettre fin à ses souffrances.

Toutes ces réactions sont naturelles et courantes.

Les relations qui nous unissent à un animal de compagnie n’ont pas à prendre fin quand notre compagnon meurt. Vous pouvez les entretenir de diverses façons. Voici quelques idées :

• Prenez conscience de vos émotions et exprimez-les.
• Parlez à des ami·es et aux membres de votre famille qui sont aptes à vous comprendre.
• Trouvez des moyens d’honorer la vie de votre animal favori : mettez en évidence un bibelot commémoratif, des photos, un journal; rendez-vous dans un endroit où vous alliez avec lui, et pensez à lui ou répandez-y une partie de ses cendres; envoyez une carte de remerciement à la clinique vétérinaire ou à d’autres personnes qui ont pris soin de votre animal.
• Parlez à votre animal, même s’il n’est plus physiquement présent.
• Prenez soin de vous : mangez sainement, efforcez-vous de dormir suffisamment et faites de l’exercice.
• Choisissez l’endroit où reposeront les restes de votre animal. S’il a été incinéré, décidez de l’endroit où vous mettrez ses cendres.

Les effets du deuil animalier étant de mieux en mieux compris, un certain nombre de services sont maintenant offerts au Canada. Votre vétérinaire saura probablement vous guider. Vous trouverez ici des groupes de soutien et les services de spécialistes de ce type de deuil : International Pet Loss Resources (Canada)

Voir aussi :

• Comment le deuil se vit et se ressent 

• Surtout, reconnaissez l’importance de sa perte et de son deuil. Souvent, les personnes qui vivent un deuil animalier ont l’impression que leur peine n’est pas légitime et que les autres ne comprennent pas à quel point la perte leur pèse.
• Écoutez avec compassion. Ne présumez pas les émotions que ressent la personne endeuillée. Faites preuve d’ouverture et de curiosité, et montrez-lui qu’elle peut compter sur vous.
• Offrez à la personne de passer du temps avec elle. Demandez-lui si elle souhaite votre compagnie. Demandez-lui si elle veut parler de son animal, tout en l’assurant qu’elle n’est pas obligée de le faire et que vous pouvez simplement passer du temps ensemble.
• Posez-lui des questions sur l’animal et sur les plus beaux souvenirs qu’elle en a; demandez à voir des photos.
• N’oubliez pas que le deuil ne disparaît pas. Communiquez de temps à autre avec la personne endeuillée, notamment aux moments où son animal favori risque le plus de lui manquer.

Voir aussi : 

• Des idées pour soutenir une personne endeuillée

Si la situation vous dépasse ou si vous avez l’impression que votre deuil s’éternise, adressez-vous à un professionnel de la santé ou à une personne de confiance, comme un médecin, un aumônier, une infirmière praticienne, un travailleur social ou une directrice d'école. Ces personnes de confiance seront peut-être en mesure de vous diriger vers des ressources et des programmes adaptés ou d'autres formes de soutien, comme des services en accompagnement du deuil ou des soins médicaux.

Les services d’accompagnement psychologique sont parfois couverts par les régimes d'assurance-maladie complémentaire ou les programmes d’aide aux employés. Prenez soin de vérifier si le fournisseur du service a de l’expérience en accompagnement du deuil. Si vous éprouvez une certaine agressivité à votre égard ou envers une autre personne, vous devez absolument chercher de l’aide. Rendez-vous au service des urgences le plus proche ou appelez un service d’écoute téléphonique. Au Canada, vous pouvez composer ou texter le 9-8-8.

Voir aussi :

• Me faut-il plus d'aide?
• MonDeuil.ca Module 8 - Où trouver de l'aide si j'en ai besoin?

Votre animal de compagnie a été une part importante de votre vie, et sa mort est lourde de conséquences. Le deuil animalier est difficile, notamment parce que tout le monde ne comprend pas forcément ses effets. Soyez attentif·ve à votre deuil et sollicitez l’aide de votre famille, de vos amis, de spécialistes ou d’un groupe de soutien. Les pensées et les émotions associées au deuil évoluent avec le temps, mais vous conserverez toujours le souvenir de cette relation particulière.