-
Comprendre le deuil ›
-
Comprendre le deuil ›
- Vérités sur le deuil
- Comment le deuil se vit et se ressent
- Quelques difficultés associées au deuil
- Le deuil anticipé
- Des idées pour vivre avec une perte
- Les déclencheurs de deuil
- Combien de temps dure un deuil?
- L’impact d’une perte sur la famille et les autres
- Quand on commence à se sentir mieux
- Dates spéciales
- Rituels, funérailles et commémorations
- Me faut-il plus d’aide?
- Le deuil prolongé
-
Deuil, rôles et identité ›
-
-
Deuil d’un décès ›
-
Votre relation ›
-
La situation ›
-
-
Deuil non lié à un décès ›
-
Soutenir quelqu’un ›
-
Professionnels et bénévoles ›
-
Ressources et plus ›
Le deuil reproductif
La difficulté de fonder une famille, de tomber enceinte ou de mener une grossesse à terme provoque souvent de vifs sentiments de deuil.
Voici quelques exemples de pertes périnatales :
- Difficultés à concevoir un enfant
- Infertilité
- Traitements de fertilité infructueux
- Fausse couche
- Interruption de grossesse pour raisons médicales (IGRM)
- Interruption volontaire ou forcée de la grossesse
- Décès périnatal
- Mortinaissance
- Infécondité involontaire
- Recours infructueux à la maternité de substitution
- Échec d’un processus d’adoption
« Je croyais que tout était beau...et puis, tout à coup, rien n’allait plus, comme si un semi-remorque sorti de nulle part m’était rentré dedans. »
Quand on pense à agrandir sa famille, on se plait souvent à imaginer son enfant à naître. On commence parfois à caresser des espoirs et des rêves pour le futur.
Et quand la vie en décide autrement, on peut devoir faire son deuil de certaines choses, comme :
- la relation qu’on a commencé à développer avec son enfant;
- les espoirs et les rêves qu’on nourrissait;
- son identité parentale;
- une expérience qu’on a toujours imaginée pour soi-même;
- le temps et l’énergie qu’on a consacrés à essayer de concevoir, d’agrandir la famille;
- les autres pertes périnatales qu’on a peut-être subies;
- la perte de ressources financières consacrées aux traitements de fertilité, à la maternité de substitution ou à l’adoption;
- son estime de soi;
- l’impact de cette perte sur les membres de votre entourage sur vos relations avec eux.
Une telle perte s’accompagne souvent de toutes sortes d’émotions, de pensées et de réactions physiques. Rappelez-vous que votre deuil est légitime. Il n’y a pas de « recette de deuil ».
En réaction à votre deuil, vous pourriez :
- Ne pas reconnaître que vous êtes en deuil.
- Vous demander « Pourquoi moi? » ou « Pourquoi nous? » ou « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça? ».
- Éprouver des sentiments d’échec, d’impuissance, de honte et de dévalorisation. Avoir une perte d’estime de soi.
- Vivre des difficultés relationnelles avec votre partenaire ou votre/vos co-parent(s) potentiel(s).
- Essayer de garder espoir tout en faisant le deuil de votre perte.
- Ne pas savoir quand ou si vous pourrez agrandir votre famille, ce qui pourrait mettre du flou ou de l’ambiguïté dans votre deuil.
- Souffrir d’anxiété, de dépression, de traumatisme ou avoir envie de vous faire du mal.
- Vous sentir coincé·e dans votre deuil, développer un deuil prolongé ou un état de tristesse chronique. Ne pas savoir comment vous adapter à la réalité de votre perte.
Si vous avez dû interrompre votre grossesse ou renoncer à la reproduction
Si vous avez choisi d’interrompre votre grossesse ou de renoncer à l’agrandissement de votre famille, vous vous demandez peut-être si vous avez le droit d’être en deuil. Vous n’avez pas pris cette décision à la légère, et les raisons de votre choix sont sans doute nombreuses. Vous avez certes le droit d’être en deuil, mais il se pourrait que votre entourage ne le reconnaisse pas, d’où l’importance que vous reconnaissiez et respectiez votre deuil.
Comment la réaction des gens pourrait vous affecter
Leur manque de soutien pourrait aggraver votre deuil.
- Votre deuil pourrait ne pas être reconnu par les membres de votre entourage ou par la société en général. Cela pourrait vous amener à penser que votre deuil est insignifiant ou illégitime. Vous pourriez vous faire stigmatiser ou juger, voire tomber dans l’autostigmatisation, et éprouver en conséquence des sentiments de honte ou de dévalorisation.
- Le manque de soutien pourrait vous conduire à vous isoler et à ne pas avoir envie de parler de votre deuil à qui que ce soit.
- Vous pourriez vous sentir incompris·e ou agacé·e par des commentaires ou des conseils futiles.
- Vous pourriez avoir le sentiment que les membres de votre entourage s’occupent de vous et vous soutiennent, même s’ils ne comprennent pas votre deuil.
Quand votre deuil n’est pas reconnu
Votre deuil pourrait ne pas être reconnu par votre entourage ou par la société en général. Vous pourriez en déduire que votre deuil est insignifiant ou illégitime. Peut-être qu’on vous jugera ou qu’on vous stigmatisera; peut-être tomberez-vous dans l’autostigmatisation, et éprouverez-vous alors un sentiment de honte ou de dévalorisation. Vous pourriez être tenté·e de tout garder pour vous. Votre deuil risque d’être plus lourd si vous avez l’impression que les autres ne le reconnaissent pas. Votre entourage ne saisit peut-être pas à quel point votre perte vous affecte. On parle alors de deuil interdit ou de deuil non reconnu.
Voir aussi :
- MonDeuil.ca Module 27 - Le deuil non reconnu
Messages de la société
La société entretient parfois l’idée que la valeur des individus dépend de leur capacité à avoir des enfants. Pareilles idées peuvent exacerber un deuil. Mieux vaut séparer la vérité des attentes de la société : votre valeur n’a rien à voir avec votre capacité d’avoir des enfants.
Inégalités dans le système de soins
Le deuil d’une perte périnatale peut s’avérer d’autant plus difficile lorsqu’on a été confronté au racisme systémique ou à d’autres sources de discrimination au sein du système de soins pendant qu’on évaluait ses options de procréation. Autorisez-vous à reconnaître le poids des expériences pénibles ou difficiles que vous avez peut-être vécues ainsi que leur impact sur votre deuil et votre manière de le vivre.
- Autorisez-vous à faire votre deuil.
- Cherchez du soutien auprès de personnes qui savent ce qu’est une perte périnatale ou qui ont une formation en la matière. Il peut s’agir de groupes de soutien, de thérapeutes ou de membres de votre entourage qui ont vécu des expériences similaires ou dont vous savez qu’ils vous soutiendront.
- Vous pourriez créer un rituel ou une cérémonie pour reconnaître la perte de l’enfant que vous espériez.
- Si vous en avez envie, vous pourriez entretenir la mémoire de l’enfant que vous espériez et garder un lien avec lui, tout comme on garde un lien avec d’autres êtres chers que l’on a perdus.
- Vous pourriez créer ou de trouver un site commémoratif que vous pourrez retourner visiter.
- Si vous en avez envie, en l’absence de l’enfant que vous espériez, vous pourriez offrir à d’autres personnes ou à d’autres causes le dévouement que vous auriez eu pour un enfant.
- Nourrissez vos relations avec vos proches et amis.
- Certaines personnes arrivent à mieux se comprendre en essayant de trouver un sens à leur perte. Pour d’autres, la perte n’aura jamais aucun sens, et c’est tout aussi valable.
- Si vous trouvez que la société vous renvoie une image négative de vous-même ou de votre valeur, trouvez des façons plus justes et plus utiles de vous voir.
Voir aussi :
- MonDeuil.ca Module 17 - Le deuil périnatal : Reconnaître et comprendre votre deuil
- MoneDeuil.ca Module 18 - Le deuil périnatal : Cheminer dans votre deuil
Reconnaissez sa perte et invitez-la à vous en parler. Invitez-la à vous parler de ses tiraillements, de sa douleur et de ses rêves vis-à-vis de l’enfant qu’elle espérait.
Sachez qu’une telle perte se vit souvent aussi douloureusement que la mort d’un enfant. Faites ce que vous auriez fait si la personne pleurait la mort d’un enfant.
N’essayez pas de lui faire voir le bon côté des choses.
Accompagnez-la dans sa douleur sans essayer de mettre un terme à son deuil ou de le résoudre.
Voir aussi :
- MonDeuil.ca Module 19 - Le deuil périnatal - Soutenir la famille
- Comment accompagner une personne en deuil
Si la situation vous dépasse ou si vous avez l’impression que votre deuil s’éternise, adressez-vous à un professionnel de la santé ou à une personne de confiance, comme un médecin, un aumônier, une infirmière praticienne, un travailleur social ou une directrice d'école. Ces personnes de confiance seront peut-être en mesure de vous diriger vers des ressources et des programmes adaptés ou d'autres formes de soutien, comme des services en accompagnement du deuil ou des soins médicaux.
Les services d’accompagnement psychologique sont parfois couverts par les régimes d'assurance-maladie complémentaire ou les programmes d’aide aux employés. Prenez soin de vérifier si le fournisseur du service a de l’expérience en accompagnement du deuil. Si vous éprouvez une certaine agressivité à votre égard ou envers une autre personne, vous devez absolument chercher de l’aide. Rendez-vous au service des urgences le plus proche ou appelez un service d’écoute téléphonique. Au Canada, vous pouvez composer ou texter le 9-8-8.
Voir aussi :
- Me faut-il plus d'aide?
- MonDeuil.ca Module 8 - Où trouver de l'aide si j'en ai besoin?
Peut-être que vous rêviez d’être père ou mère, mais que vous craignez maintenant que ça n’arrivera peut-être pas. Peut-être que votre grossesse s’est mal terminée ou que vous avez dû prendre des décisions très difficiles pour votre sécurité et votre bien-être. Autorisez-vous à faire le deuil de cette perte immense de la manière qui vous convient le mieux. Il est parfois bon de voir un·e spécialiste en accompagnement du deuil ou d’autres personnes qui ont vécu une perte similaire. Soyez indulgent·e envers vous-même et donnez-vous le temps de vous adapter à une réalité que vous n’envisagiez pas.
Programmes et services
