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Comprendre le deuil ›
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Comprendre le deuil ›
- Vérités sur le deuil
- Comment le deuil se vit et se ressent
- Quelques difficultés associées au deuil
- Le deuil anticipé
- Des idées pour vivre avec une perte
- Les déclencheurs de deuil
- Combien de temps dure un deuil?
- L’impact d’une perte sur la famille et les autres
- Quand on commence à se sentir mieux
- Dates spéciales
- Rituels, funérailles et commémorations
- Me faut-il plus d’aide?
- Le deuil prolongé
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Le deuil consécutif à un divorce, une séparation ou une rupture amoureuse
La fin d’une relation amoureuse ou intime est généralement suivie d’une période de bouleversements, de confusion et de deuil. Peu importe qui a mis fin à la relation, et même si la décision est mutuelle, vous vivrez sans doute une gamme d’émotions souvent intenses et douloureuses, dont certaines vous surprendront, mais peut-être aussi, du même coup, un certain soulagement. Si ce n’est pas vous qui avez souhaité la rupture, attendez-vous à vivre un choc, de l’incrédulité, de la douleur, de la colère, ou un sentiment de rejet.
« Je n’aurais jamais pensé que ça se terminerait comme ça. »
« Après tant d’années en couple, je ne sais plus comment être moi-même. »
La fin d’une relation primaire peut être très difficile, et s’accompagne d’ailleurs souvent d’autres pertes, dont voici quelques exemples.
Perte d’identité
Quand notre vie est étroitement liée à celle d'une autre personne, on forge souvent une deuxième ou une nouvelle identité en tant que membre d’un couple. Quand cette relation prend fin, le passage du « nous » ou « je » n’est pas évident. N’oubliez pas que, tout comme il vous a fallu du temps pour former ou approfondir le lien qui vous unissait à l’autre, il vous faudra aussi du temps pour vous adapter à la vie sans lui ou elle.
Il suffira parfois, pour que votre trouble se ravive, d’avoir à choisir entre les mots « séparé », « divorcée » ou « célibataire » quand on vous demandera, de vive voix ou sur un formulaire, de décrire votre situation matrimoniale.
Il se peut que vous viviez le deuil de la personne que vous étiez quand la relation était encore saine, mais aussi le deuil de la personne que vous avez passionnément aimée et qui semble avoir tellement changé. Il est parfois douloureux et déstabilisant de se rendre compte que l’un·e d’entre vous, ou les deux, n’êtes plus les mêmes.
La perte de rêves ou de perspectives d’avenir
Vous avez vraisemblablement rêvé d’un avenir à deux quand votre relation était encore bonne, et il ne sera pas facile d’affronter une réalité qui ne correspond plus à ce que vous avez espéré et le fait que ces rêves ne se réaliseront pas, ni pour vous ni pour l’autre.
La perte d’une proximité et d’une intimité
Quand tout va bien, on se sent aimé·e, vu·e, entendu·e, soutenu·e. Quand la relation se détériore ou prend fin, par contre, on risque de ressentir intensément la perte de cette proximité, de cette intimité. Au sein d’un couple, la proximité et l’intimité s’expriment verbalement, physiquement, émotionnellement, intellectuellement et spirituellement. Voici quelques exemples :
- Il y a la sexualité, certes, mais aussi les contacts non sexuels, comme se tenir la main ou se coller sur le canapé.
- Vous aurez eu des conversations ouvertes et intenses; vous vous serez senti·e regardé·e et accepté·e; vous aurez partagé des expériences, des souvenirs, des références et des réactions.
- Vous aurez eu l’impression de bien connaître l’autre et d’être bien connu·e de l’autre.
La perte d'autres relations
- Certain·es de vos ami·es, qui auront l’impression de devoir « choisir leur camp », sortiront à leur tour de votre vie, ce qui peut être très douloureux, surtout si vous étiez proches et que leur choix est inattendu et soudain.
- Vos relations étroites avec la famille étendue de votre partenaire risquent de se tendre au point de n’être plus possibles.
- Les choses se compliqueront si vous aviez noué des liens avec les enfants que votre partenaire a eus d’une relation précédente. Pourront-ils rester dans votre vie? Une chose est sûre : ils doivent avoir priorité.
- Heureusement, il se peut que votre besoin de proximité et d’intimité soit en partie comblé par d’autres relations.
La perte de ses convictions ou un changement de valeurs
Vous avez peut-être cru que l’amour dure toujours et que votre relation amoureuse ou intime était permanente, ou que vous pouviez la faire durer si vous y mettiez tous les efforts nécessaires. La rupture vous fera prendre conscience que ce n’est pas toujours le cas ou que vous n’y pouvez rien, et pourrait vous déstabiliser et vous inciter à remettre en question certaines des convictions sur lesquelles reposait en partie votre identité.
La perte de vos habitudes
- Que vous ayez vécu ou non sous le même toit que votre partenaire, votre vie quotidienne et vos habitudes risquent de changer du tout au tout. Peut-être devrez-vous déménager. Peut-être devrez-vous affronter un certain vide, le temps de remplacer les meubles et autres objets que l’autre aura emportés en partant.
- Le bouleversement des habitudes qui s’étaient installées pourrait vous désorienter.
La perte de sécurité
- Votre relation avec votre partenaire ou votre conjoint·e vous procurait sans doute une certaine sécurité et une certitude par rapport à l’avenir.
- La fin de la relation a pu entraîner une perte financière et un profond changement de style et de niveau de vie.
- Vous comptiez probablement sur lui ou elle pour certaines tâches.
- Peut-être aviez-vous davantage confiance en vous ou aviez-vous plus d’aisance quand l’autre était à vos côtés.
- L’avenir sans l’autre peut vous sembler incertain, voire terrifiant.
Sentiment d’échec ou remords
La fin d’une relation intime (mariage ou relation à long terme) engendre parfois des remords, l’impression d’avoir échoué, de la culpabilité, et parfois même, de la honte. Il est normal de se demander si l’on a fait suffisamment d’efforts ou de regretter certains gestes ou paroles inspirés par la colère, pendant que la relation se détériorait. Peut-être avez-vous honte d’un comportement indigne de vos valeurs, et ce sentiment sera peut-être exacerbé par les propos de votre partenaire ou d’autres membres de votre entourage. La honte n’aide pas les choses. Pratiquez l’autocompassion et rappelez-vous qu’il est normal de perdre pied pendant la rupture d’une relation intime. Si vous éprouvez du remords, envisagez la possibilité d’en parler à votre ancien·ne partenaire ou à un·e ami·e en qui vous avez confiance, si cela vous paraît utile.
Soulagement
Le deuil implique des émotions diverses, qui paraissent souvent contradictoires. Vous pourriez notamment éprouver à la fois de la peine et du soulagement, ou de la colère et de la gratitude. Si vous aviez conscience depuis quelque temps que la relation battait de l’aile, la fin vous apporte peut-être un certain soulagement. Parfois, c’est le recul qui permet de constater les aspects malsains de la relation. Ce que vous aurez appris pourrait vous être utile dans de futures relations.
Les enfants
Si vous avez eu des enfants avec votre ex-partenaire, vous devrez probablement communiquer régulièrement avec elle ou lui. Le cas échéant, il est essentiel de prioriser l’intérêt des enfants. En cas de conflit, n’hésitez pas à consulter une ou un thérapeute pour familles.
Voici quelques suggestions et indications :
- Rassurez les enfants : dites-leur que vous les aimez encore tous ou toutes les deux et qu’ils ou elles ne sont en rien responsables de la fin de la relation.
- Observez leurs réactions, prenez le temps de leur demander ce qu’elles et ils pensent et ressentent, et écoutez-les attentivement.
- Privilégiez toujours l’ouverture et la franchise.
- Essayez de ne pas vous disputer et de communiquer de manière respectueuse avec l’autre parent, en particulier quand vous êtes à portée de voix des enfants.
- Évitez de critiquer et de dénigrer l’autre parent.
- Si votre ex-partenaire a eu des enfants avant votre relation avec elle ou lui, il sera sans doute plus compliqué de maintenir vos liens avec elles et eux, si tant est que vous puissiez le faire.
Envisager de nouvelles relations
Avec le temps, vous aurez peut-être envie d’avoir de la compagnie ou des relations intimes, et vous commencerez peut-être à explorer de nouvelles relations. Cette évolution sera sans doute la bienvenue, quoique délicate, voire les deux à la fois.
- L’ouverture à de nouvelles relations ne signifie pas forcément que votre deuil est « terminé ». Il est quand même tout à fait correct d’explorer de nouvelles possibilités, tout en vivant le deuil de votre relation antérieure.
- Malgré leurs promesses, les nouveaux liens ou la nouvelle relation n’élimineront pas forcément les sentiments que vous inspirait votre relation précédente et ne vous feront pas oublier l’autre personne.
- Vos enfants ou certains de vos proches et amis pourraient avoir du mal à accepter votre nouvelle relation. N’oubliez pas que vous connaissez mieux que quiconque la réalité de votre relation antérieure et que vous savez mieux que personne comment aller de l’avant.
Si les autres ne vous aident pas beaucoup
Tant mieux si vous avez le soutien de votre famille et de vos ami·es, mais il se peut aussi que, dans votre entourage, on dise ou on fasse des choses qui vous blessent. Soit vous passez moins de temps avec ces gens, soit vous leur dites, si vous avez le sentiment de pouvoir le faire en toute sécurité, que leurs gestes ou leurs paroles sont tout sauf utiles. Vous ne pouvez évidemment pas contrôler ce que disent ou font les autres, mais il est bon de vous affirmer, de fixer vos limites et de défendre vos intérêts.
Si l’autre vous a causé des torts ou a exercé des sévices sur vous
Si votre deuil s’accompagne de la nécessité de vous mettre en sécurité, dressez un plan en ce sens en cherchant d’abord un lieu sûr et des gens qui seront en mesure de vous aider. Demandez l’aide d’organismes ou de services professionnels. Il faudra vraisemblablement du temps pour guérir des mauvais traitements subis, mais pensez aux des moyens que vous avez mis en œuvre pour survivre et résister pour en tirer assurance et réconfort.
Si vous avez causé des torts ou exercé quelque forme de violence
Si vous avez causé des torts à une personne ou exercé sur elle quelque forme de violence, vous devez prendre acte de ce que vous avez fait. Consultez un·e spécialiste pour comprendre les raisons de vos gestes et pour changer de comportement. Travaillez sérieusement à mettre fin aux actes qui blessent l’autre personne. Avec l’aide d’un·e spécialiste, assumez la responsabilité de vos gestes.
Quand votre deuil n’est pas reconnu
Votre deuil pourrait ne pas être reconnu par les membres de votre entourage ou par la société en général. Cela pourrait vous amener à penser que votre deuil est insignifiant ou illégitime. Vous pourriez vous faire stigmatiser ou juger, voire tomber dans l’autostigmatisation, et éprouver en conséquence des sentiments de honte ou de dévalorisation. La situation vous aura peut-être incité·e à ne parler à personne de ce qui est arrivé. Votre deuil pourrait vous sembler plus lourd à porter et plus déroutant si vous sentez qu’il n’est pas reconnu. Les gens de votre entourage pourraient ne pas saisir à quel point votre perte vous affecte. On parle alors de deuil interdit ou de deuil non reconnu.
Voir aussi :
- MonDeuil.ca Module 27 - Le deuil non reconnu
- Comment le deuil se vit et se ressent
- N’oubliez pas que la fin de la relation ne porte pas atteinte à votre importance comme personne! Il s’agit vraisemblablement de la fin progressive de la compatibilité entre vous deux.
- Il peut être bon de vous rapprocher d’autres personnes de votre entourage, qui pourraient par exemple remplacer votre partenaire à certains égards, en vous aidant notamment à faire certaines réparations. Si votre partenaire était essentiellement la seule personne à laquelle vous vous confiiez, pouvez-vous trouver une autre personne de confiance?
- Prenez conscience de votre deuil et du fait que la rupture est un événement majeur. Exercez-vous à l’autocompassion. Faites preuve de bienveillance et de patience envers vous-même. Sachez qu’il est naturel et légitime d’être en deuil de cette relation et de toutes les pertes qui y sont associées.
- Adonnez-vous à des activités réconfortantes et apaisantes, comme la lecture, des moments calmes à caresser un animal de compagnie, des promenades en nature, des séances au gym ou la rédaction d’un journal. Traitez-vous avec amour et gentillesse : c’est bénéfique!
- Si vous en ressentez le besoin, parlez des aspects troublants de la fin de la relation à des ami·es dont vous savez qu’elles et ils vous écouteront avec empathie et accueilleront ce que vous dites, sans chercher à arranger la situation.
- N’oubliez pas que le deuil n’est pas assorti d’une date d’échéance. Il évolue, et la vie continue.
- Quand vous serez prêt·e à renouer des liens sociaux, dites à vos ami·es ce que vous aimeriez faire.
- Songez à structurer un peu votre vie. Il peut être bon d'établir un plan flexible que vous pourrez modifier selon votre état du moment.
- Parfois, la fin d'une relation peut être ressentie comme un décès, même si la personne est toujours en vie.
Voir aussi :
MonDeuil.ca Module 10 - Faire son deuil de son mari, de sa femme ou d’un·e conjoint·e
- Dites-vous que vous ne pouvez peut-être rien changer à la situation, mais que vous pouvez être une présence bienveillante et être une oreille attentive.
- Confortez le sentiment que la perte est très importante. Résistez à l'envie d’essayer de vouloir arranger la situation, de donner des conseils ou d’inviter la personne à voir le bon côté des choses en lui disant par exemple que « les choses vont s’arranger » ou qu’elle finira par « trouver quelqu’un d’autre ». Ces mots sonnent comme si vous minimisiez l’expérience.
- N’oubliez pas que même si la personne que vous soutenez a elle-même amorcé la fin de la relation, elle en vit tout de même le deuil. Il est inutile de lui dire qu’elle ne devrait pas être en deuil puisqu’elle a obtenu ce qu’elle voulait…
- Proposez-lui un rendez-vous régulier, mais ne le prenez pas mal si elle décline votre offre.
- Demandez-lui si elle souhaite parler de son expérience et de son deuil ou si elle préfère ne plus y penser pendant un moment, par exemple en regardant un film ou en jouant à des jeux de société avec vous.
- Prenez régulièrement de ses nouvelles.
- Sachez que le deuil n’est pas délimité dans le temps et que chacun vit son deuil à sa manière
Si la situation vous dépasse ou si vous avez l’impression que votre deuil s’éternise, adressez-vous à un professionnel de la santé ou à une personne de confiance, comme un médecin, un aumônier, une infirmière praticienne, un travailleur social ou une directrice d'école. Ces personnes de confiance seront peut-être en mesure de vous diriger vers des ressources et des programmes adaptés ou d'autres formes de soutien, comme des services en accompagnement du deuil ou des soins médicaux.
Les services d’accompagnement psychologique sont parfois couverts par les régimes d'assurance-maladie complémentaire ou les programmes d’aide aux employés. Prenez soin de vérifier si le fournisseur du service a de l’expérience en accompagnement du deuil. Si vous éprouvez une certaine agressivité à votre égard ou envers une autre personne, vous devez absolument chercher de l’aide. Rendez-vous au service des urgences le plus proche ou appelez un service d’écoute téléphonique. Au Canada, vous pouvez composer ou texter le 9-8-8.
Voir aussi :
- Me faut-il plus d'aide?
- MonDeuil.ca Module 8 - Où trouver de l'aide si j'en ai besoin?
La fin de votre relation avec votre principal·e partenaire de vie provoquera un changement majeur : vous ne ferez plus partie d’un couple; vous serez désormais solo. Cela entraînera des changements au niveau de votre identité, de votre rôle et de vos relations. En reprenant le cours de votre vie, sachez reconnaître ces changements et agir en conséquence. Peu importe qui, de vous ou de l’autre, a mis fin à la relation, la consultation d’un·e spécialiste pourrait être utile, d’autant plus s’il y a des enfants en cause.
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