Le deuil d’un·e conjoint·e ou d’un·e partenaire

La mort d’un·e conjoint·e ou d’un·e partenaire marque habituellement une période de grands bouleversements, de désorientation et de changement. Vous découvrirez peut-être avec étonnement que l’intensité de votre deuil n’est pas à la mesure de l’amour que vous aviez pour votre partenaire, de la proximité de votre relation ou de l’harmonie de votre couple. C’est souvent le cas et ça ne reflète pas tout l’amour que vous aviez pour votre partenaire. Les relations entre conjoint·es sont intimes et complexes. 

L’expérience

«J’ai l’impression d’avoir perdu une part de moi-même. La meilleure part, en fait. C’était vraiment “ma moitié”».

Perte d’identité

Quand notre vie est étroitement liée à celle d’une autre personne, on forge souvent une deuxième ou une nouvelle identité en tant que membre d’un couple. À la mort de notre partenaire de vie, le passage du « nous » ou « je » n’est pas évident. N’oubliez pas ceci :

  • Il vous a fallu du temps pour former ou approfondir le lien qui vous unissait à votre conjoint·e et il vous faudra aussi du temps pour vous habituer à vivre sans lui ou elle.     
  • Votre partenaire ne fait peut-être plus partie du monde physique ou extérieur, mais il ou elle peut continuer à faire partie de votre vie intérieure.
  • Même si vous n’entendez plus sa voix, vous aurez peut-être l’impression qu’il ou elle vous conseille ou vous encourage, si bien que, l’espace d’un instant, vous retrouverez ce sentiment familier d’être « nous ».

La perte d’une routine

  • Vous pourriez vous sentir perdu et désorienté si les choses ne suivent plus leur cours normal comme avant.

La perte d’intimité

  • Au sein d’un couple, l’intimité s’exprime physiquement, socialement, émotionnellement, intellectuellement et spirituellement.
  • Elle s’exprime en outre par la sexualité, mais aussi par des contacts non sexuels, comme se tenir la main ou se coller sur le canapé.
  • L’intimité, c’est aussi avoir de franches conversations, se sentir remarqué·e ou accepté·e, avoir des références en commun et réagir de la même manière à certaines choses.
  • C’est aussi avoir le sentiment de bien connaître l’autre et vice versa.     

La perte de sécurité 

  • Votre relation de couple vous procurait sans doute une certaine sécurité et une certitude par rapport à l’avenir.
  • Peut-être que ça vous sécurisait de vivre avec quelqu’un qui se soucie de vous.
  • Vous comptiez probablement sur l’autre pour certaines tâches.
  • Son amour et son soutien vous donnaient sans doute de l’assurance et de la confiance en vos moyens.
  • Sans la stabilité et le soutien de votre partenaire, l’avenir vous remplit peut-être d’inquiétude.

Envisager de nouvelles relations

 Avec le temps, vous aurez peut-être envie d’avoir de la compagnie ou des relations intimes, et vous chercherez à rencontrer quelqu’un. Pour vous comme pour vos proches, ce changement peut être bienvenu ou malaisant (ou les deux). N’oubliez pas ceci :

  • Une nouvelle relation ne signifie pas pour autant que vous essayez d’oublier votre partenaire décédé·e ou que vous avez terminé votre deuil.
  • Vous pouvez vivre une nouvelle relation tout en continuant d’aimer votre partenaire décédé·e.
  • Vous pouvez éprouver des sentiments contradictoires, comme la tristesse et la joie, ou l’amour et le deuil.
  • Certes, une nouvelle relation peut vous apporter beaucoup de bonheur, mais ça ne mettra probablement pas fin à votre deuil.
  • Vos enfants ou certains de vos proches et amis pourraient avoir du mal à accepter votre nouvelle relation.
Conseils et stratégies
  • Il peut être bon désormais de vous rapprocher d’autres personnes.
  • Quand vous serez prêt·e à reprendre une vie sociale, n’hésitez pas à dire ce dont vous avez envie à vos amis. Par exemple, si l’idée d’un souper au resto vous paraît trop intime, vous pourriez suggérer une sortie au cinéma ou une promenade.
  • Vous pourriez faire quelques réaménagements, par exemple, changer des meubles de place, changer les draps du lit ou manger à des heures différentes. Mais peut-être aussi que vous vous sentirez plus à l’aise en conservant vos habitudes et en restant dans un environnement familier.
  • Vous pourriez créer de la structure dans votre vie, mais vous donner un plan flexible que vous pourrez modifier selon votre état du moment.
  • Vous aurez peut-être envie de prévoir des activités aux moments où vous ressentez le plus l’absence de votre conjoint·e; par exemple, commencer la journée par une promenade dans votre quartier, ou souper une fois par semaine avec un voisin.
Comment soutenir une personne dans son deuil
  • Dites-vous que vous ne pouvez peut-être rien changer à la situation, mais que vous pouvez être une présence bienveillante et une oreille attentive.
  • Résistez à l’envie de vouloir arranger la situation, de donner des conseils ou d’inviter la personne à voir le bon côté des choses. Évitez, par exemple, de lui dire que « les choses vont s’arranger » ou qu’elle finira par « trouver quelqu’un d’autre ».
  • Demandez-lui si elle a besoin d’aide pour des choses précises, comme préparer des repas, faire la lessive, entretenir le jardin ou promener le chien.
  • Proposez-lui un rendez-vous régulier, mais ne le prenez pas mal si elle décline votre offre.
  • Invitez-la à parler de son deuil, mais laissez-la venir. Prenez régulièrement de ses nouvelles.
  • Sachez que le deuil n’est pas délimité dans le temps et que chacun vit son deuil à sa manière.

Voir aussi :

Où trouver de l'aide si j'en ai besoin?

Si la situation vous dépasse ou si vous avez l’impression que votre deuil s’éternise, adressez-vous à un professionnel de la santé ou à une personne de confiance, comme un médecin, un aumônier, une infirmière praticienne, un travailleur social ou une directrice d'école. Ces personnes de confiance seront peut-être en mesure de vous diriger vers des ressources et des programmes adaptés ou d'autres formes de soutien, comme des services en accompagnement du deuil ou des soins médicaux.

Les services d’accompagnement psychologique sont parfois couverts par les régimes d'assurance-maladie complémentaire ou les programmes d’aide aux employés. Prenez soin de vérifier si le fournisseur du service a de l’expérience en accompagnement du deuil. Si vous éprouvez une certaine agressivité à votre égard ou envers une autre personne, vous devez absolument chercher de l’aide. Rendez-vous au service des urgences le plus proche ou appelez un service d’écoute téléphonique. Au Canada, vous pouvez composer ou texter le 9-8-8.

Voir aussi :

Points à retenir

La mort d’un·e partenaire provoque un changement majeur – vous n’êtes plus en couple, vous êtes seul·e. Cela entraînera des changements au niveau de votre identité, de votre rôle et de vos relations. En reprenant le cours de votre vie, sachez reconnaître ces changements et agir en conséquence.

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