Le deuil d’un grand-parent

« Quand il est mort, j’ai eu l’impression d’avoir perdu non seulement mon grand-papa, mais aussi mon plus grand fan, la personne qui était toujours de mon côté. »

Ce que l’on ressent à la mort d’un grand-parent dépend de plusieurs facteurs :

Le caractère unique de votre relation

• Comme votre relation est unique, personne d’autre ne peut comprendre pleinement ce que signifie sa disparition pour vous.
• Votre deuil semblera différent de celui des autres.

 La santé de votre grand-parent

• Sa mort a pu être soudaine ou, au contraire, la conclusion attendue d’une longue maladie.
• Vous avez peut-être une foule de souvenirs de votre grand-parent en bonne santé ou, au contraire, vous avez du mal à vous rappeler comment il était avant sa maladie.
• Votre grand-parent a peut-être dit, à vous et à d’autres, qu’il était prêt à mourir, ce que vous étiez prêt·e, ou non, à entendre.

Ce que vous étiez l’un·e pour l’autre

• Si vous faisiez volontiers des confidences à votre grand-parent, s’il représentait un refuge ou si vous profitiez souvent de ses conseils et de sa sagesse, sa mort risque d’être une lourde perte.
• Vous pourriez vous ennuyer des visites que vous lui faisiez, des soins que vous lui prodiguiez, des conseils que vous lui donniez pour son ordinateur, des parties de cartes que vous jouiez ensemble…
• C’était peut-être la seule personne à connaître certains détails de votre vie ou de l’histoire de votre famille.

Si votre deuil n’est pas reconnu

• Beaucoup considèrent le décès d’une personne âgée comme étant dans l’ordre des choses et seront portés à minimiser l’effet qu’a la mort de votre grand-parent sur vous.
• Certaines personnes pourraient même laisser entendre que vous ne devriez pas éprouver un deuil si intense : après tout, ce n’était qu’un grand-parent. Peu importe que des gens ne comprennent pas votre attachement : ce que vous vivez et ressentez est tout à fait légitime.
• « C’était prévisible, vu son âge » ou « Au moins, elle a vécu bien et longtemps »… Autant de commentaires qui laissent entendre que votre perte ne peut pas être très grande et qui risquent de vous donner la lourde impression d’être seul·e dans votre deuil.
• Votre deuil pourra vous sembler plus déroutant et plus lourd à porter si vous avez l’impression qu’il n’est pas reconnu. Les gens de votre entourage ne saisiront pas forcément à quel point cette perte vous affecte. On parle alors de deuil interdit ou de deuil non reconnu. 

Voir aussi :

• MonDeuil.ca Module 27 - Le deuil non reconnu

Il est important de vous sentir appuyé·e dans votre deuil. Certains de vos sentiments et de vos pensées vous surprendront par leur nature ou leur intensité. Prêtez-leur attention pour ce qu’ils peuvent vous apprendre sur vous, sur votre grand-parent et sur votre relation.

Il peut être très difficile de vivre son deuil en solitaire. Parlez aux membres de votre famille et aux ami·es qui comprennent ou seront heureux de découvrir à quel point votre grand-parent était important pour vous.

Dites aux gens avec qui vous êtes à l’aise ce dont vous avez besoin ou pas, et informez-les si ces besoins évoluent.

N’hésitez pas à proposer à votre famille et à vos amis des moyens de commémorer la vie de votre grand-parent ou d’en honorer la mémoire, à l’occasion de fêtes ou d’événements spéciaux.

• Le plus important, c’est de se montrer sensible à sa perte.
• Apportez-lui un soutien émotionnel en passant du temps avec elle et en l’écoutant avec compassion et patience.
• Demandez-lui quelle est la meilleure façon de l’aider et écoutez attentivement ses besoins, sans oublier qu’elle pourrait ne pas bien le savoir elle-même, ce qui est tout à fait légitime!
• Demandez-lui si elle souhaite vous parler de son grand-parent. Le cas échéant, invitez-la à raconter comment était son grand-père ou sa grand-mère, quel est le plus beau souvenir qu’elle en garde, ce qu’il ou elle lui a appris de la vie, ce qui lui manque le plus.
• N’oubliez pas que le deuil dure. Prenez de ses nouvelles régulièrement.

Voir aussi :

• Comment accompagner une personne en deuil

Si la situation vous dépasse ou si vous avez l’impression que votre deuil s’éternise, adressez-vous à un professionnel de la santé ou à une personne de confiance, comme un médecin, un aumônier, une infirmière praticienne, un travailleur social ou une directrice d'école. Ces personnes de confiance seront peut-être en mesure de vous diriger vers des ressources et des programmes adaptés ou d'autres formes de soutien, comme des services en accompagnement du deuil ou des soins médicaux. Les services d’accompagnement psychologique sont parfois couverts par les régimes d'assurance-maladie complémentaire ou les programmes d’aide aux employés. Prenez soin de vérifier si le fournisseur du service a de l’expérience en accompagnement du deuil. Si vous éprouvez une certaine agressivité à votre égard ou envers une autre personne, vous devez absolument chercher de l’aide. Rendez-vous au service des urgences le plus proche ou appelez un service d’écoute téléphonique. Au Canada, vous pouvez composer ou texter le 9-8-8.

Voir aussi :

• Me faut-il plus d’aide?
• MonDeuil.ca Module 8 - Où trouver de l’aide si j’en ai besoin? 

Les effets qu’ont sur vous le décès d’un grand-parent dépend de diverses choses : votre relation unique avec cette personne, la place de chacun·e de vous dans la vie de l’autre, votre état de santé et le sien, la cause de son décès… Les événements et les difficultés de votre propre vie peuvent avoir influé sur votre relation et sur votre deuil. Il est important de se sentir soutenu pendant son deuil pour bien le vivre et bien le comprendre.

Voir aussi :

• MonDeuil.ca Module 14 - Faire son deuil d’un grand-parent