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Comprendre le deuil ›
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- Vérités sur le deuil
- Comment le deuil se vit et se ressent
- Quelques difficultés associées au deuil
- Le deuil anticipé
- Des idées pour vivre avec une perte
- Les déclencheurs de deuil
- Combien de temps dure un deuil?
- L’impact d’une perte sur la famille et les autres
- Quand on commence à se sentir mieux
- Dates spéciales
- Rituels, funérailles et commémorations
- Me faut-il plus d’aide?
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Le deuil d’une rupture familiale ou amicale
Notre vie est faite de relations de tous genres, et il arrive que nous soyons aussi proches de certain·es ami·es que de membres de la famille. Dans cet article, du reste, le mot « famille » désigne la famille biologique, adoptive ou choisie, la famille par alliance et la famille d’accueil. Ces liens qui enrichissent notre vie et lui donnent un sens peuvent aussi être compliqués, embrouillés, voire nocifs.
Même les relations familiales ou amicales se dissolvent, se rompent ou se distendent parfois. Dans chaque cas, la perte peut être difficile et douloureuse, et sera souvent ressentie par les deux parties, que la décision de mettre fin à la relation ait été prise par une seule ou par les deux.
Cet article porte essentiellement sur les pertes liées à la fin ou au changement d’une relation, provoqué, par exemple :
- par un conflit ou des tensions avec des ami·es ou avec un ou plusieurs membres de la famille;
- par le fait qu’une personne cesse tout contact sans s’en expliquer (ghosting);
- par les tensions qu’entraînent au sein de la famille des différences de vue en matière de politique, de religion, de santé, de bien-être, etc;
- par l’éloignement de certains membres de la famille ou d’ami·es proches.
Votre deuil dépend de la nature de la relation, de votre réseau de soutien, de ce qui se passe dans d’autres sphères de votre vie et de votre capacité de vous adapter à la vie sans cette personne. Le deuil peut être intense et persistant, mais il peut aussi changer avec le temps, par la fréquence de ses manifestations ou par son intensité. Même si la personne n’est plus physiquement dans votre vie, vous ne cesserez pas forcément de penser à elle.
Sentiments courants
Vous vivrez des émotions et des sentiments très divers, ainsi que des changements cognitifs et physiques. Quelques émotions courantes :
- tristesse
- colère
- solitude
- culpabilité
- confusion
- regrets
- incertitude
- peur
- chagrin
- soulagement
- impression d’être dans le « brouillard »
- espoir
- anxiété
- dépression
Sentiments partagés
La fin d’une relation avec un ou plusieurs membres de la famille ou un·e ami·e proche génère des sentiments mitigés, qui semblent même contradictoires, comme la tristesse, la colère, le ressentiment ou même le soulagement, un sentiment de liberté et l’apaisement. La pensée de cette personne pourrait mobiliser souvent votre esprit, et sa perte pourrait avoir sur vous le même effet qu’un décès. Sans compter que certains membres de votre entourage commenteront peut-être la situation ou vos choix de manière assez tranchante.
Si vous avez mis fin à la relation
Le fait que la relation ne fonctionne plus pour vous ne vous empêche pas d’en vivre le deuil. Il est difficile de comprendre que l’on tient encore à une personne tout en sachant qu’elle ne peut plus faire partie de notre vie. Selon les circonstances, vous ne serez pas forcément en mesure d’expliquer à cette personne pourquoi vous avez choisi de mettre fin à votre relation, mais au bout du compte, vous l’aurez fait pour préserver votre bien-être.
Si la décision est prise d’un commun accord
Même si vous savez tous ou toutes les deux que c’est la bonne décision pour vous comme pour l’autre, vous vivrez vraisemblablement une perte et un deuil, et une bonne part des émotions et des expériences décrites dans cet article.
Si le choix n’est pas le vôtre
Si le choix de mettre fin à la relation n’est pas le vôtre, peut-être aurez-vous un sentiment de rejet ou d’abandon. Peut-être vous demanderez-vous « ce qui ne va pas » avec vous. Un simple « Pourquoi? » est déjà un questionnement difficile. Vous ne trouverez pas forcément d’explication. La rupture peut dépendre de ce que vit l’autre personne ou être le fruit de problèmes qui couvent depuis longtemps. Vous aurez peut-être du mal à accepter et à comprendre la décision de l’autre. Vous pourriez d’ailleurs ne jamais savoir pourquoi elle l’a prise, ce qui est assez difficile à vivre.
Difficultés d’adaptation
Les réactions à la perte d’un·e ami·e ou à l’éloignement d’un ou de plusieurs membres de la famille sont très diverses :
- volonté de s’isoler
- besoin de prendre du temps pour soi, de prendre congé du travail ou de l’école, d’abandonner ses activités
- éprouver des problèmes de santé mentale (dépression, anxiété, etc.)
- tourner sa colère contre les autres;
- rechercher les distractions
- trouver refuge dans l’alcool, la drogue ou les médicaments
- avoir du mal à prendre acte de la perte et à vivre le deuil connexe
- essayer de réparer une relation que l’autre ne veut pas réparer
L’espoir que les choses se replacent
Si vous êtes en deuil d’une relation perdue ou transformée, vous pourriez éprouver tout à la fois espoir et peine, tout comme l’autre personne, d’ailleurs, qu’il s’agisse d’un membre de votre famille ou d’un·e ami·e. Que vous soyez ou non à l’origine de la rupture, ou même lié·e, comme parent·e ou ami·e, à une situation du genre, vous gardez peut-être l’espoir que les liens se renouent un jour.
Et si vous pouviez arranger les choses?
La nature de la relation et de sa rupture vous amènera peut-être à vous demander si la réconciliation ou la guérison est possible. Parfois, la relation est manifestement brisée, mais il vaut parfois la peine d’explorer la possibilité de pardonner ou de renouer, si par exemple, l’éloignement d’une personne est dû à une dispute douloureuse. Dans certains cas, un service de consultations familiales sera très utile.
Si l’autre vous a causé des torts ou a exercé des sévices sur vous
Votre deuil s’accompagne peut-être aussi de la nécessité de vous mettre en sécurité. C’est particulièrement vrai dans une relation familiale ou avec un·e ami·e proche. Dressez un plan de sécurité en cherchant d’abord un lieu sûr et des gens qui seront en mesure de vous aider. Demandez l’aide d’organismes ou de services professionnels. Il faudra vraisemblablement du temps pour guérir des mauvais traitements subis, mais pensez aux des moyens que vous avez mis en œuvre pour survivre et résister.
Si vous avez causé des torts ou exercé quelque forme de violence
Si vous avez causé des torts à une personne ou exercé sur elle quelque forme de violence, vous devez prendre acte de ce que vous avez fait. Consultez un·e spécialiste pour comprendre les raisons de vos gestes et pour changer de comportement. Travaillez sérieusement à mettre fin aux actes qui blessent l’autre personne. Avec l’aide d’un·e spécialiste, assumez la responsabilité de vos gestes.
Quand votre deuil n’est pas reconnu
Votre deuil pourrait ne pas être reconnu par les membres de votre entourage ou par la société en général. Cela pourrait vous amener à penser que votre deuil est insignifiant ou illégitime. Vous pourriez vous faire stigmatiser ou juger, voire tomber dans l’autostigmatisation, et éprouver en conséquence des sentiments de honte ou de dévalorisation. La situation vous a peut-être incité·e à tout garder pour vous, sans en parler à personne. Votre deuil pourrait vous sembler plus lourd à porter et plus déroutant si vous sentez qu’il n’est pas reconnu. Les gens de votre entourage pourraient ne pas saisir combien votre perte vous affecte. On parle alors de deuil interdit ou de deuil non reconnu.
Voir aussi :
- MonDeuil.ca Module 27 - Le deuil non reconnu
- Ce peut être difficile, mais exercez-vous à prendre acte de votre perte pour trouver un peu de clarté dans votre deuil.
- Parlez à quelqu’un (ami, conseillère, membre de la famille ou autre personne de confiance).
- Réfléchissez au rôle que vous avez joué dans la rupture. Avez-vous une part de responsabilité dans la façon dont la relation a été rompue?
- Seriez-vous prêt·e à entendre comment l’autre personne vit la fin de la relation?
- Une activité créative comme l’écriture, ou le mouvement, peuvent vous aider à vivre votre deuil.
- Certaines distractions (télé, cinéma, lecture, courses, réseaux sociaux) vous aideront à cesser pendant un temps de penser à la rupture).
- Imaginez un rituel ou une cérémonie pour marquer la fin de votre relation avec un·e parent·e ou un·e ami·e proche.
- Vous aurez peut-être besoin de vous appuyer sur une autre relation ou d’en créer de nouvelles.
- Réfléchissez à la façon dont vous souhaitez vous souvenir de cette personne malgré la fin de la relation. Il est tout à fait acceptable de chérir les bons souvenirs si cela vous fait du bien.
- Voici peut-être venu le temps de découvrir qui vous êtes vraiment, et d’essayer de nouveaux passe-temps ou activités.
- Parfois, la fin d'une relation peut être ressentie comme un décès, même si la personne est toujours en vie. Peut-être trouverez-vous utile de sonder les ressources offertes pour un deuil associé à la mort.
Voir aussi :
Respectez les décisions et les choix de la personne en deuil et allez à sa rencontre sur le plan émotionnel. Accueillez ses émotions et ses sentiments.
Écoutez-la raconter ce qu’elle vit avec patience et compassion. Manifestez-vous de temps à autre pour le cas où elle aurait besoin de ventiler, d’expliquer ce qu’elle ressent ou de se distraire. Laissez-la vous guider.
Si la personne y est favorable, invitez-la à des activités, sociales ou autres. Peut-être se sent-elle seule? Aidez-la à planifier son départ si elle veut quitter avant la fin. Attention à la façon dont vous parlez de la personne avec laquelle elle n’a plus de contacts, notamment pour favoriser la reprise des liens, le cas échéant, mais également parce qu’il se peut que la personne que vous soutenez veuille protéger l’autre.
Si vous êtes membre de sa famille ou ami·e de l’une des deux parties, établissez clairement vos limites et votre rôle. Soyez sensible à la perte que vit la personne que vous accompagnez.
Si la situation vous dépasse ou si vous avez l’impression que votre deuil s’éternise, adressez-vous à un professionnel de la santé ou à une personne de confiance, comme un médecin, un aumônier, une infirmière praticienne, un travailleur social ou une directrice d'école. Ces personnes de confiance seront peut-être en mesure de vous diriger vers des ressources et des programmes adaptés ou d'autres formes de soutien, comme des services en accompagnement du deuil ou des soins médicaux.
Les services d’accompagnement psychologique sont parfois couverts par les régimes d'assurance-maladie complémentaire ou les programmes d’aide aux employés. Prenez soin de vérifier si le fournisseur du service a de l’expérience en accompagnement du deuil. Si vous éprouvez une certaine agressivité à votre égard ou envers une autre personne, vous devez absolument chercher de l’aide. Rendez-vous au service des urgences le plus proche ou appelez un service d’écoute téléphonique. Au Canada, vous pouvez composer ou texter le 9-8-8.
Voir aussi :
- Me faut-il plus d'aide?
- MonDeuil.ca Module 8 - Où trouver de l'aide si j'en ai besoin?
Vous vivrez vraisemblablement un deuil si une relation familiale ou amicale à laquelle vous teniez beaucoup prend fin. Or, chaque personne vit son deuil à sa façon, mais le deuil est généralement constitué d’un grand nombre d’émotions différentes, et parfois déroutantes.
Il est important de prendre bien conscience de la perte pour vivre son deuil. Ne vous bousculez pas; donnez-vous du temps et de la place pour vous adapter à la vie sans votre parent·e ou ami·e. Sachez que vos besoins peuvent changer au fil du temps. Essayez de vous ouvrir à de nouvelles relations. Dans certains cas, voyez si la réconciliation est possible.
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