Le deuil périnatal

La fausse couche ou la perte d’un nouveau-né sont des épreuves difficiles, quelles que soient les circonstances. En plus de vivre le deuil de votre bébé, vous vivez aussi le deuil de votre avenir en tant que parent de cet enfant ainsi que la perte des espoirs et des rêves que vous caressiez pour lui. La perte de votre bébé affectera aussi d’autres personnes importantes dans votre vie, comme votre partenaire, vos parents, vos beaux-parents, vos frères et sœurs et vos autres enfants. Avec le temps, votre deuil se transformera, mais il ne disparaîtra peut-être jamais complètement. En reprenant le cours de votre vie, il pourrait vous être bénéfique d’entretenir un lien avec votre bébé. 

L’expérience

« La mort de notre premier bébé a été la plus grande perte de notre vie. Nous n’avons jamais vécu au deuil aussi douloureux. »

L’idée de tomber enceinte et d’avoir un bébé vous habitait peut-être depuis longtemps. Quand vous êtes tombée enceinte, vous avez sans doute commencé à imaginer la nouvelle vie qui vous attendait. Vous avez peut-être aussi commencé à développer une relation avec votre bébé, à caresser des espoirs et des rêves pour lui et à développer des sentiments d’amour et d’attachement.

Ce qui peut influer sur votre deuil

  • Votre relation particulière avec votre bébé
  • Votre personnalité
  • Votre ancienne ou nouvelle identité en tant que parent
  • Le fait que vous ayez été confrontée à d’autres décès ou pertes, surtout s’il s’agit d’une fausse couche ou d’un nouveau-né
  • Le soutien que vous recevez
  • La reconnaissance et la compréhension de votre deuil par les membres de votre entourage
  • La possibilité de savoir ce qui s’est passé
  • Vos sentiments (déni, colère, culpabilité ou autoflagellation, etc.)
  • Le fait d’avoir subi une interruption médicale de grossesse en raison d’une maladie à pronostic réservé ou pour d’autres raisons
  • Le fait d’avoir poursuivi votre grossesse malgré un diagnostic de maladie à pronostic réservé
  • Le fait d’avoir perdu des jumeaux ou plus
  • Les fausses couches à répétition
Conseils et stratégies
  • Vous pourriez trouver des façons d’honorer la mémoire de votre enfant. La participation de proches et amis pourrait aussi les aider dans leur deuil.
  • Certains membres de votre entourage peuvent être en proie à leurs propres émotions et ne pas savoir quoi dire ou faire pour vous aider. Si vous en êtes capable, exprimez précisément vos besoins. Par exemple :
    • « J’ai vraiment envie de parler de mon bébé aujourd’hui. »
    • « Je n’ai pas envie de parler de ça aujourd’hui. Parle-moi d’autre chose. »
  • Il est parfois bon de chercher de l’aide auprès d’un thérapeute ou d’un groupe de soutien réunissant des personnes qui ont vécu une fausse couche ou la perte d’un nouveau-né.
  • Vous et votre entourage serez peut-être enclins à penser qu’une nouvelle grossesse effacera le deuil de votre perte, mais ce n’est souvent pas le cas.
Comment soutenir une personne dans son deuil

On ne sait pas toujours comment aider au mieux une personne en état de deuil périnatal. Sachez que vous ne pourrez pas faire disparaître sa douleur ou « résoudre » son deuil, mais vous pouvez lui apporter votre soutien émotionnel et votre aide pour des tâches précises. Reconnaissez sa perte et son bébé, montrez de l’intérêt pour les objets et les rituels commémoratifs, appuyez-la dans ses choix et écoutez-la avec compassion.

Les enfants ne vivent et n’expriment pas leur deuil de la même manière que les adultes, et leurs réactions sont aussi déterminées par leur âge et leur stade de développement. Voici quelques idées pour soutenir un enfant :

  • être sincère;
  • lui dire que c’est normal de se sentir comme il se sent;
  • adapter vos interventions à son âge et à sa personnalité;
  • chercher de l’aide au besoin auprès du personnel de l’école, d’un·e spécialiste en accompagnement du deuil, de son médecin ou d’un·e autre prestataire de soins de santé;
  • lui dire que c’est normal de passer par toute la gamme des émotions... ou de ne rien ressentir du tout.

Voir aussi :

Où trouver de l'aide si j'en ai besoin?

Si la situation vous dépasse ou si vous avez l’impression que votre deuil s’éternise, adressez-vous à un professionnel de la santé ou à une personne de confiance, comme un médecin, un aumônier, une infirmière praticienne, un travailleur social ou une directrice d'école. Ces personnes de confiance seront peut-être en mesure de vous diriger vers des ressources et des programmes adaptés ou d'autres formes de soutien, comme des services en accompagnement du deuil ou des soins médicaux.

Les services d’accompagnement psychologique sont parfois couverts par les régimes d'assurance-maladie complémentaire ou les programmes d’aide aux employés. Prenez soin de vérifier si le fournisseur du service a de l’expérience en accompagnement du deuil. Si vous éprouvez une certaine agressivité à votre égard ou envers une autre personne, vous devez absolument chercher de l’aide. Rendez-vous au service des urgences le plus proche ou appelez un service d’écoute téléphonique. Au Canada, vous pouvez composer ou texter le 9-8-8.

Voir aussi :

Points à retenir

La mort d’un bébé – pendant la grossesse ou à son terme – est une perte immense, et vous ferez naturellement le deuil de l’enfant que vous attendiez et des espoirs que vous caressiez. Prenez soin de vous accorder le temps et l’espace nécessaires pour faire votre deuil. Certains membres de votre entourage peuvent aussi être en proie à leurs propres émotions et ne pas savoir quoi dire ou faire pour vous aider. Vous pourriez envisager de faire appel à des groupes de soutien ou à une aide professionnelle.

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