Comment le deuil se vit et se ressent

On pense souvent que le deuil est une expérience affective, mais en plus de toutes les émotions différentes qu’il suscite, le deuil peut aussi se manifester par divers symptômes physiques et cognitifs (mentaux). Ces manifestations peuvent être effrayantes, accablantes et déroutantes, mais elles font partie du deuil, et il est important de les reconnaître. 

Des émotions courantes
  • Tristesse
  • Colère
  • Culpabilité
  • Soulagement
  • Anxiété et peur
  • Confusion
  • Désespoir
  • Solitude
  • Impuissance

La tristesse

La tristesse est l’un des aspects du deuil les plus faciles à reconnaître. Souvent, le sentiment de tristesse se renforce un certain temps après la perte, quand le choc initial s’atténue et que l’on constate à quel point la vie est différente sans la personne ou l’objet disparu.

  • Penser à un avenir sans l’être disparu peut susciter un sentiment d’impuissance;
  • On peut se désespérer des occasions manquées, comme celle de faire la paix ou de fonder une famille avec une personne avant son décès.

L’intensité et la fréquence des accès de tristesse fluctuent et, dans la plupart des cas, finissent par s’atténuer.

Si vous avez l’idée de mettre fin à vos jours, de vous faire du mal ou d’en faire à quelqu’un, parlez-en à votre prestataire de soins ou à un·e professionnel·le de la santé mentale, ou téléphonez à un centre de crise accessible 24 heures par jour. Si vous avez planifié de mettre fin à vos jours, c’est une urgence médicale. Rendez-vous au service des urgences le plus près ou téléphonez à l’unité de gestion de crise mobile locale. 

La colère

La colère est une réaction courante à la perte. Elle englobe un éventail de sentiments allant du léger agacement à l’amertume et à la rage. Voici quelques exemples de manifestations de la colère :

  • « La vie n’a jamais été de mon bord. »
  • « Je ne pourrai jamais pardonner aux médecins de l’avoir laissé mourir. »
  • « Elle n’a jamais demandé pardon pour toutes les choses terribles qu’elle avait dites. »
  • « Je ne peux pas croire qu’il m’a abandonné. »

La colère peut devenir préjudiciable si on omet de la reconnaître et de l’accompagner.

  • Souvent, la colère s’atténue quand elle est reconnue et comprise;
  • Si votre colère dure longtemps, ou si vous sentez qu’elle échappe à votre contrôle, parlez-en à votre médecin de famille ou à un·e professionnel·le de la santé mentale. 

La culpabilité

Les gens se sentent souvent coupables de choses qui échappaient à leur contrôle. La culpabilité et les sentiments voisins tels que le regret et le remords sont des réactions courantes et prévisibles à une perte. Ces sentiments et les pensées qui les accompagnent sont parfois très douloureux et difficiles à résoudre.

Voici quelques points à considérer :

  • Vous avez peut-être des attentes déraisonnables ou irréalistes envers vous-même;
  • Vous avez fait du mieux que vous pouviez avec l’information dont vous disposiez à ce moment-là. Vous ne pouviez pas savoir ce que vous ignoriez;
  • Posez-vous la question : « Est-ce que c’est bien de se sentir bien? » Il n’est pas facile de se pardonner ou de compatir avec soi-même, mais ce sont des éléments importants du bien-être.

L’anxiété et la peur

L’anxiété et la peur peuvent se manifester de diverses façons :

  • le malaise, la détresse ou la nervosité;
  • l’inquiétude et les soucis;
  • la panique et la terreur;
  • une baisse de la confiance en soi.

Certaines personnes éprouvent à un degré extrême :

  • la peur d’être incapable de faire face à la vie tout·e seul·e et d’être détruit·e par son chagrin;
  • la peur de subir d’autres pertes, comme l’abandon ou la mort d’autres proches;
  • la peur de sa propre mort.

Voici quelques points à considérer :

  • Reconnaissez qu’il est normal de ressentir de l’anxiété et de la peur quand votre monde vient de se faire chambouler;
  • Il n’est pas rare que la peur se manifeste par moments pendant le deuil. L’anxiété peut s’atténuer quand on parle de ce qu’on ressent à une personne de confiance;
  • Renseignez-vous sur les moyens de gérer l’anxiété, tels que la méditation de pleine conscience, les exercices de respiration et de relaxation ou le yoga;
  • Alimentez-vous sainement et faites de l’exercice. Même une courte promenade quotidienne peut être salutaire;
  • Si la peur ou l’anxiété vous empêche de gérer votre vie quotidienne, parlez-en à votre prestataire de soins ou à un·e professionnel·le de la santé mentale.

La solitude

La mort d’un être cher peut susciter un sentiment :

  • d’abandon
  • d’isolement
  • de solitude

Plus votre relation était étroite, plus la solitude risque de vous éprouver. Votre deuil pourrait vous inciter à vous retirer du monde, mais cette réaction a souvent pour effet d’empirer la solitude.

Voici quelques points à considérer :

  • Il peut être difficile de renouer avec la vie et les gens. Par contre, le contact et les liens avec d’autres personnes pourront vous aider à assimiler votre perte.
  • Avec le temps, vous regagnerez peut-être assez de confiance en vous pour reprendre contact et renouer avec d’anciennes amitiés, et même pour faire de nouvelles rencontres.
D’autres expériences de deuil courantes

Les pensées

Le deuil peut influer sur le sujet et sur la qualité de nos pensées. La confusion, la distractivité et les pertes de mémoire sont toutes des phénomènes courants. Beaucoup de personnes endeuillées ont l’impression d’avoir le cerveau « dans le brouillard ». D’autres ont des pensées répétitives qu’il leur paraît impossible d’écarter.

Les comportements

Il peut être difficile de maintenir certaines routines ou habitudes ou d’en adopter de nouvelles. Par exemple, une personne organisée deviendra désordonnée, une personne sociable s’isolera, une autre consommera davantage ou moins d’alcool qu’avant, ou quelqu’un qui aime cuisiner se mettra à commander tous ses repas au restaurant.

Les croyances

Une perte peut nous amener à remettre en question notre foi et nos autres croyances à propos de la vie, des gens et du monde. Par exemple, une personne n’ayant aucune pratique religieuse ou spirituelle commencera à explorer la foi, ou une autre qui avait des convictions de longue date les remettra profondément en question.

Les relations

Quand nous assimilons une perte et son impact sur notre vie, nous sommes naturellement porté·es à réfléchir aux relations qu’il nous reste. Nos relations peuvent évoluer en même temps que nos besoins et nos priorités. Cette évolution peut être utile, mais elle est parfois aussi une source de confusion et même de détresse.

Le corps ou le moi physique

Le deuil consomme de l’énergie. Les personnes endeuillées peuvent se sentir particulièrement épuisées. Leur système immunitaire peut être affaibli, ce qui rend l’organisme plus vulnérable aux maladies. Le deuil peut aussi avoir des manifestations physiques telles que l’essoufflement, les nausées ou la douleur. Ces expériences sont toutes courantes chez les personnes endeuillées.

Voir, entendre ou sentir la personne disparue

Des études ont démontré que certaines personnes endeuillées sentent la présence de la personne ou de l’animal de compagnie disparu. Elles ont l’impression de voir l’être cher, de l’entendre ou de sentir sa présence dans leurs rêves ou quand elles sont éveillées. Pour la plupart des gens, ces expériences ont quelque chose de réconfortant et de rassurant.

Remarque au sujet du deuil et de la dépression

Dans le contexte d’une perte et d’un deuil, il est parfois difficile de faire la distinction entre le deuil et la dépression clinique. Certaines personnes vivent les deux à la fois. Comme une dépression non traitée peut compliquer le deuil, il est important de consulter un·e professionnel·le de la santé si vous estimez que vous pourriez souffrir de dépression. Si jamais vous avez l’idée de mettre fin à vos jours ou de vous faire du mal, parlez-en à votre médecin de famille ou à un·e professionnel·le de la santé mentale, ou téléphonez à un centre de crise accessible 24 heures par jour.

Points à retenir

Après le décès d’un proche, vous pourriez avoir des émotions, des pensées et des comportements qui ne se sont jamais manifestés auparavant. Certains symptômes sont plus intenses que d’autres. Rappelez-vous que souvent, ces expériences nous indiquent de quoi nous avons besoin. Si l’intensité de vos pensées, de vos sentiments ou de vos comportements vous accable et que vous vous sentez incapable d’y faire face, consultez un·e professionnel·le de la santé, ou une conseillère ou un conseiller spécialisé en deuil.

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