Le deuil d’un enfant

« Ma fille est décédée l’an dernier. Elle me manque sur tous les plans et au plus profond de mon âme. Je porte en moi une profonde tristesse qui est toujours là. »

Il se peut...

• qu’une profonde tristesse vous habite et que votre enfant vous manque énormément;
• que vous éprouviez des sentiments de culpabilité ou d’impuissance devant votre incapacité d’avoir pu empêcher la mort de votre enfant;
• que le fait que sa vie ait été écourtée vous choque, vous enrage ou vous désespère;
• que vous vous sentiez seul·e, surtout si vous ne connaissez personne d’autre qui a perdu un enfant;
• que l’avenir ne vous paraisse plus aussi radieux ou que la vie ne vous semble plus digne d’être vécue;
• que vous ne sachiez plus comment définir votre identité parentale;
• que vous vous laissiez gagner par la torpeur ou le déni, comme si la réalité vous semblait impossible.

Le reste de votre famille pourrait réagir différemment

• Chacun vit son deuil à sa façon.
• Chacun avait une relation unique avec votre enfant.
• Si vous êtes en couple, votre conjoint·e n’exprime peut-être pas son deuil de la même manière que vous.
• Vous avez peut-être d’autres enfants qui, eux, pleurent la mort de leur frère ou de leur sœur (là-dessus, consultez DeuilDesEnfants.ca).
• Vos propres parents s’inquiètent peut-être pour vous alors qu’ils vivent eux-mêmes un deuil en tant que grands-parents.

Votre vie a changé

L’avenir que vous avez imaginé pour vous, votre enfant et votre famille ne se présente peut-être plus de la même manière. Vous devrez peut-être redéfinir votre vision de vous-même et de votre famille et trouver d’autres moyens de nourrir le lien qui vous unit avec votre enfant décédé.

Votre deuil ne disparaîtra peut-être jamais complètement et le lien qui vous unit avec votre enfant ne se rompra jamais, mais tout cela changera probablement avec le temps.

• Vos proches et amis ne sauront pas toujours quoi faire pour vous aider. Exprimez concrètement vos besoins (par exemple, peut-être avez-vous besoin d’aide pour vos déplacements, pour la préparation des repas, pour faire le ménage, pelleter la neige, balayer les feuilles).
• Si vous en êtes capable, exprimez précisément vos besoins émotionnels. Par exemple :
  • « J’ai vraiment envie de parler de mon enfant aujourd’hui. »
  • « Je n’ai pas envie de parler de ça aujourd’hui. Parle-moi d’autre chose. »
  • « J’ai juste besoin de compagnie et de tranquillité. »
• Peut-être que vous ne savez pas de quoi vous avez besoin, mais peut-être aussi que vous pouvez dire ce qui ne vous aide en rien.
• Vous pourriez trouver des moyens d’honorer la mémoire de votre enfant. Vous pourriez faire participer d’autres proches et amis à ces rituels ou activités, mais peut-être aussi que vous préférerez être seul·e dans ces moments-là.
• Il pourrait vous être bénéfique de penser que vous aurez toujours une relation avec votre enfant, même s’il n’est plus physiquement présent avec vous.
• Si vous recevez des invitations, vous pourriez les accepter provisoirement et vous réserver la possibilité de changer d’avis ou de partir plus tôt.
• Il pourrait vous être utile de trouver des livres et des ressources en ligne par et pour des parents endeuillés.
• Il est parfois bon d’entrer en contact avec d’autres parents endeuillés, en personne ou en ligne.
• Vous pourriez chercher de l’aide auprès de votre prestataire de soins de santé ou d’un·e spécialiste d’expérience en accompagnement du deuil.

Ce n’est pas toujours évident de savoir ce qu’on peut dire ou faire pour aider quelqu’un qui vient de perdre un enfant. La peur de dire ou de faire une bêtise nous empêche parfois de manifester notre soutien de façon utile ou sentie. Ce qui compte le plus, c’est d’être présent·e pour la personne endeuillée et de la laisser venir. Vous ne pourrez pas faire disparaître sa douleur ou « résoudre » son deuil, mais vous pouvez lui apporter votre soutien émotionnel et votre aide pour des tâches concrètes.

Ce n’est pas facile non plus de savoir comment soutenir les frères et sœurs ainsi que les autres enfants qui sont touchés par le décès.

Les enfants ne vivent et n’expriment pas leur deuil de la même manière que les adultes, et leurs réactions sont aussi déterminées par leur âge et leur stade de développement. Pour soutenir un enfant, vous pouvez :

• être sincère;
• lui dire que c’est normal de se sentir comme il se sent;
• adapter vos interventions à son âge et à sa personnalité;
• chercher de l’aide auprès du personnel de son école, d’un·e spécialiste en accompagnement du deuil ou d’un·e professionnel·le de la santé;
• lui dire que c’est normal de passer par toute la gamme des émotions... ou de ne rien ressentir du tout.

Voir aussi :

• DeuilDesEnfants.ca
• Des idées pour soutenir une personne endeuillée

Si la situation vous dépasse ou si vous avez l’impression que votre deuil s’éternise, adressez-vous à un professionnel de la santé ou à une personne de confiance, comme un médecin, un aumônier, une infirmière praticienne, un travailleur social ou une directrice d'école. Ces personnes de confiance seront peut-être en mesure de vous diriger vers des ressources et des programmes adaptés ou d'autres formes de soutien, comme des services en accompagnement du deuil ou des soins médicaux.

Les services d’accompagnement psychologique sont parfois couverts par les régimes d'assurance-maladie complémentaire ou les programmes d’aide aux employés. Prenez soin de vérifier si le fournisseur du service a de l’expérience en accompagnement du deuil. Si vous éprouvez une certaine agressivité à votre égard ou envers une autre personne, vous devez absolument chercher de l’aide. Rendez-vous au service des urgences le plus proche ou appelez un service d’écoute téléphonique. Au Canada, vous pouvez composer ou texter le 9-8-8.

Voir aussi :

• Me faut-il plus d'aide?
• MonDeuil.ca Module 8 - Où trouver de l'aide si j'en ai besoin?

La mort d’un enfant provoque souvent un deuil immense et douloureux. Votre deuil sera lié à ce que vous et votre enfant avez perdu. Avec le temps, vous trouverez peut-être des moyens de faire en sorte que votre enfant continue d’occuper une place importante dans votre vie. Acceptez l’aide qu’on vous offre et cherchez de l’aide auprès de vos proches et amis, de vos prestataires de soins de santé, de groupes de soutien ou de spécialistes en accompagnement du deuil.

Voir aussi :

MonDeuil.ca Module 12 - Faire son deuil d’un enfant